Par Marie-Noëlle De Sève, c.o., avec la participation d’Éric Damato et Fanny Smolsky, c.o. org.
Ça brasse au niveau de la carrière cette année? Vous ressentez de l’impuissance face à tout ce qui se passe? Qu’à cela ne tienne! BrissonLegris a développé une approche en accompagnement lors des transitions de carrière, qui inclut plusieurs étapes, en passant par la reprise de contact avec nos ressources et notre pouvoir d’agir. L’agentivité à la rescousse!
Pour plusieurs et particulièrement durant les derniers mois, les transitions de carrière engendrées par les changements de société n’auront pas été des choix souhaités. Ajoutons que le marché du travail risque de connaître d’autres remous dans les prochains mois. En revanche, la façon d’aborder le changement est un allié de choix pour envisager la suite. Certaines personnes ont peut-être même disposé du momentum pour rediriger leur trajectoire vers quelque chose de plus cohérent avec soi !
Il en est aussi du ressort de notre agentivité (Bandura, 2003). Notre agent de quoi? Eh non, il ne s’agit pas d’un agent d’aide à l’emploi, mais plutôt d’une faculté interne, abordée par différents auteurs en sciences sociales et en philosophie.
L’agentivité, c’est notre capacité à agir, transformer et avoir une influence sur ce qui nous entoure. Il s’agit de notre disposition à se fixer des objectifs, à se donner les moyens d’agir et à passer à l’action en leur direction. C’est un concept intrinsèquement lié au sentiment d’efficacité personnel, soit notre croyance sur nos aptitudes à organiser et exécuter les actions pour réaliser quelque chose.
Comment développer notre sentiment d’efficacité personnel?
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En prenant contact avec notre agentivité, nous pouvons jouir d’un plus grand sentiment de contrôle face aux événements. À noter, il suffit parfois d’un sentiment de contrôle : il y a évidemment plusieurs éléments incontrôlables. Dans ce cas-ci, on met à on notre locus (lieu) de contrôle interne plutôt qu’externe.
Comment prendre contact avec notre agentivité dans une période de transition ?
Afin de se préparer à envisager la suite et savoir quelle est notre marge de manœuvre, nous proposons un bilan sur l’état actuel. Identifions d’abord les ressources à notre disposition et notre positionnement face à celles-ci.
En effet, la transition de carrière est souvent synonyme de stress. Néanmoins, il est parfois plus difficile de mettre le doigt plus spécifiquement sur ce qui est en est la cause. Le bilan de nos ressources permet de cibler plus clairement ce qui occasionne le déséquilibre et par le fait même, les stratégies que nous pouvons et souhaitons mettre de l’avant, ce qui accentue notre agentivité face à notre transition de carrière.
Une transition de carrière nous amène à vivre des pertes réelles (revenu diminué, perte de statut social…), des menaces de perte : (une indemnité avec une date de fin) mais aussi des gains (plus de temps libre, amélioration des relations amoureuses, familiales et amicales, meilleur sommeil…).
En premier lieu, pourquoi ne pas mettre en lumière les gains? Remarquons-nous des améliorations insoupçonnées? En quoi s’agit-il d’un gain ? Est-ce souhaitable?
Ensuite, nous pouvons soulever les menaces de perte ou les pertes réelles. Que constatons-nous? En quoi se traduisent ces éléments par des pertes ?
Quel est notre positionnement face à ces ressources? Souhaitons-nous maintenir les choses telles qu’elles sont, ou encore apporter des changements? Quels sont les changements désirés? Qu’est-ce qui relève de notre pouvoir d’action ?
En somme, la pandémie mondiale nous a amenés, bien malgré nous, à revoir notre positionnement de soi à soi, plutôt que de soi aux événements. Il y a bien sûr les systèmes d’oppression et inégalités créant un grand déséquilibre dans les opportunités pour différents groupes de personnes, certes. Le concept d’agentivité reste à la disposition de chaque humain ayant un pouvoir d’action. Au-delà du savoir, du savoir-être et du savoir-faire, l’agentivité nous accompagne à mieux « savoir-devenir ».